Coup d’envoi d’un projet open-source autour de Bluesky, la (future) version décentralisée de Twitter
Twitter a annoncé avoir lancé sur GithHub en début d’année un code primaire destiné à bâtir un protocole de réseau social décentralisé. Le code devrait permettre aux développeurs de la plateforme geek de réaliser des tests en amont.
«Avant de vous enthousiasmer, ce n’est pas un lancement! Il n’y a pas d’application ou de réseau; il y a juste une seule ligne de commande pour les tests. Nous dévoilons cela afin de travailler en mode ouvert et partager nos progrès,», a déclaré sur Twitter l’équipe de Bluesky.
Le système, un code de base appelé Authenticated DataExperiment (ADX) sur Github, devrait permettre d’apporter des avancées significatives au projet démarré en 2019.
«Nous allons prendre une voie intermédiaire qui consiste à sortir le travail accompli avant l’achèvement du projet, mais aussi nous donner du temps pour mettre en place de nouvelles directions à un stade précoce», a commenté le CEO de Bluesky Jay Graber nommé à la tête de l’entreprise en Août dernier.
Lancé en 2019 par Jack Dorsey, alors encore patron de Twitter, le projet Bluesky doit permettre de bâtir un « protocole standard, ouvert et décentralisé », comme l’expliquait alors l’équipe en charge du projet.
«Twitter finance une petite équipe indépendante de cinq architectes, ingénieurs et designers open source pour développer un standard ouvert et décentralisé pour les médias sociaux,», avait alors annoncé Jack Dorsey sur Twitter. «L’objectif est pour Twitter d’être à terme un client de ce standard. »
L’idée derrière le projet Bluesky est de proposer un protocole nouveau permettant aux utilisateurs de communiquer entre eux, y compris lorsqu’ils se trouvent sur des plateformes différentes.
Grâce à ce protocole, Twitter voudrait que les utilisateurs soient en mesure de s’envoyer des messages inter-plateformes; selon Twitter, «cela permettra d’accéder et de contribuer à un corpus beaucoup plus large de conversations publiques, de concentrer les efforts sur l’élaboration d’algorithmes de recommandation ouverts qui favorisent une conversation saine, cela obligera, le réseau social, à être beaucoup plus novateur que par le passé.»
La spécificité du projet réside en outre dans le souhait du groupe d’alléger son travail de modération (avant l’achat prévu et actuellement en pause par Elon Musk du réseau social), en fournissant aux utilisateurs des algorithmes de recommandation.
Selon le magazine spécialisé lacryptomonnaie.net : «Actuellement, ce sont les entreprises qui déterminent à travers leurs algorithmes quel contenu est adapté aux utilisateurs. L’objectif de Bluesky est tout le contraire : que les gens décident quel contenu ils veulent voir lorsqu’ils utilisent un réseau social.»
L’équipe en charge du projet souhaite désormais accélérer la mise au point d’une version finale, et compte pour cela sur la communauté open-source; le CEO de Bluesky Jay Graber a en effet expliqué que le projet connu sous le nom de code ADX marquera en fait le début d’un processus de codéveloppement avec le public.
Pour cela, l’équipe de Bluesky a lancé un code en open-source, mais fournit également des outils pour les développeurs comme un kit spécifique, des commandes de base ainsi qu’une implémentation de serveur. Le code reste expérimental, avec des fonctions de base de réseaux sociaux comme l’engagement ou la création de post.
Il existe à l’heure actuelle peu de plateformes concurrentes sur le créneau des réseaux sociaux décentralisés: le plus gros concurrent de Twitter, Mastodonte, propose déjà depuis 2016 une plateforme qui permet aux utilisateurs de créer leur propre plateforme de réseau social.
Source : The Verge
Crédit photo : Twitter