La Chine continue de verrouiller Internet

Une équipe de l’Administration Chinoise du Cyberespace, organisme chargé de réguler l’internet chinois, a annoncé avoir effectué une visite de contrôle dans les bureaux du groupe du réseau social chinois Douban, en raison de soupçons d’un « chaos sur le réseau » qui aurait été constaté sur la plateforme.

L’information a été rendue publique via un communiqué paru sur le site officiel du compte WeChat de l’administration chinoise de régulation.

Le réseau social s’était déjà vu infliger une amende de 1.5 millions de yuan en Décembre dernier pour « publication d’informations illégales. »

Le réseau social Douban possède plus de 200 millions d’utilisateurs en Chine. Le réseau leur permet de créer des groupes de discussion autour de thématiques comme l’art ou le cinéma.

La Chine pratique une censure stricte de l’internet sur son territoire. Les autorités chinoises envoient régulièrement des signaux aux grands groupes technologiques du pays sur lesquels le pouvoir en place veut garder la mainmise et étouffer ainsi toute opposition ou tentative de libéralisme, y compris dans le champs économique.

Les autorités effectuent cependant rarement des contrôles comme celui effectué dans les locaux de Douban.

Le dernier en date remonte à Juillet dernier; les autorités chinoises avaient alors envoyé une équipe composée de membres officiels de sept de ses ministères dans les bureaux du géant chinois des VTC Didi Chuxing, afin de mener une évaluation de sa cybersécurité.

La Chine invoque souvent des questions éthiques comme la protection des mineurs, la désinformation ou la sécurisation des données pour justifier sa politique répressive en matière de cyberespace. Le pouvoir chinois se présente comme le défenseur du web chargé de « nettoyer l’internet », selon sa propre expression.

Les réseaux sociaux n’échappent donc pas à la tendance répressive politique en Chine. Ils constituent en réalité pour le pouvoir chinois une extension même du champs de l’action politique. Les autorités visent ainsi ouvertement le réseau social Douban en raison des espaces de discussion libres de censure qu’il permet à ses utilisateurs.

L’association Reporter Sans Frontières explique sur son site que « le régime exerce un contrôle sur l’information par le biais de la fermeture de sites, le blocage d’accès à des adresses IP, le filtrage de pages Web et le verrouillage de mots-clés sur les réseaux – des technologies largement utilisées pour faire taire les critiques après l’apparition de la Covid-19 l’année dernière. »

Selon l’association, « le président Xi Jinping a porté la censure d’Internet à des niveaux sans précédent en Chine.»

GreatFire, un organisme d’observation de la censure en Chine, estime que 16% des 1.000 sites internet les plus visités au monde sont actuellement bloqués en Chine.

Le cyberespace chinois compte au total plus de 800 millions d’utilisateurs.

Sources: Reuters

https://rsf.org/fr/actualites/les-chiffres-de-la-cybercensure-en-chine

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