Le Parlement européen lance une commission d’enquête sur l’utilisation du logiciel Pegasus
Le Parlement Européen a annoncé la création d’une commission d’enquête portant sur l’utilisation du logiciel israélien Pegasus à des fins de surveillance de citoyens, militants ou journalistes, sur le territoire de l’Union Européenne.
Les 38 membres de la «commission d’enquête sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus et de logiciels de surveillance équivalents», se pencheront donc sur les violations supposées par le logiciel de la législation européenne, y compris par la Hongrie et la Pologne, concernant l’utilisation du logiciel de surveillance.
La commission analysera les législations nationales existantes qui réglementent la surveillance en Europe, et vérifiera si le logiciel Pegasus a été utilisé à des fins de cyberespionnage à l’encontre notamment de journalistes, de personnalités politiques ou d’avocats. La création de la commission a été approuvée par 635 voix pour, 36 contre et 20 abstentions.
«L’utilisation des technologies de surveillance pour espionner les journalistes, les avocats, les militants de la société civile et les citoyens est extrêmement préoccupante. Elle entraîne des violations graves des droits fondamentaux, notamment en matière de protection des données, ainsi qu’un effet paralysant pour les défenseurs des libertés individuelles et de l’État de droit, », a déclaré Saskia Bricmont, membre de la commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures, dans un communiqué de presse.
L’été dernier un consortium international de journalistes avait mis à jour l’affaire au niveau mondial; l’enquête avait alors permis de déterminer l’ampleur de la cybersurveillance menée par de nombreux états, qui ont utilisé le logiciel pour surveiller des citoyens, militants, journalistes ou hommes d’affaire via leurs smartphones.
Le Parlement a décidé de lancer cette commission dans le but d’examiner les «allégations d’infraction au droit de l’Union ou de mauvaise administration dans l’application de celui-ci, en ce qui concerne l’utilisation de Pegasus et de logiciels espions de surveillance équivalents», selon le communiqué de la Commission.
Source: communiqués de presse
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