Mark Zuckerberg dévoile un petit aperçu de ce que sera le travail hybride dans son metaverse
Sur Facebook, le patron de Meta Mark Zuckerberg a fait du teasing pour son metaverse Horizon en dévoilant il y a quelques heures sur son compte les premières images de la prochaine mise à jour de Quest, et qui ont permis d’avoir un premier visuel de ce que sera le travail hybride dans son metaverse.

«La mise à jour Quest v39 est bientôt disponible avec un nouvel espace de bureau à domicile où vous pouvez prendre des appels Messenger, lire des e-mails ou travailler sur votre prochain grand projet. Nous rendons nos fonctionnalités multitâches disponibles par défaut, afin que vous puissiez personnaliser votre espace de travail au fur et à mesure que vous passez d’une tâche à une autre,», explique Zuckerberg dans son post.
Quest2 est le casque de Réalité Virtuelle de Meta qui permet d’aller sur Horizon Worlds, le metaverse du groupe.
La mise à jour inclura donc un espace de travail à domicile virtuel, permettant aux salariés en entreprise de travailler dans le metaverse. «De plus en plus de gens utilisent des casques de Réalité Virtuelle à la place des ordinateurs, et des mises à jour comme celles-ci permettent d’être plus facilement productif peu importe où vous vous trouvez,», explique Zuckerberg dans son post.
Selon le magazine Engadget, il n’existe actuellement que quelques applications de travail disponibles en Réalité Virtuelle sur Quest 2. On compte en fait quelques applications notamment pour les feuilles de calcul (Smartsheet), la collaboration visuelle (MURAL), les e.mails (Spike), ainsi que des versions de Dropbox et Slack en Réalité Virtuelle.
Le travail hybride dans le metaverse reste donc pour le moment une niche dans laquelle les start ups ne se bousculent pas; malgré le potentiel créatif immense promis par ses builders, la technologie permettant de créer son bureau à domicile à l’intérieur du metaverse se développe timidement. La principale cause serait le manque d’interaction et une perte d’engagement des salariés que ce type d’environnement de travail induirait.
Selon Jayson Darby, responsable chez l’entreprise RH Thomas International : «Cela signifie que votre communication ne sera jamais aussi bonne qu’en face à face, ce qui constituera une barrière significative à son adoption, à part peut-être pour les groupes dispersés géographiquement, pour qui les visioconférences ne sont pas idéales et les réunions en physique impossibles.»
Mais le problème principal à l’origine de cet attrait peu développé pour le metaverse serait surtout de nature technique. Les casques sont chers, ce qui peut s’avérer complexe si l’employeur doit en acheter pour toute une équipe ou un ensemble de salariés, et compliqués à utiliser selon plusieurs experts.
«La technologie a encore beaucoup de chemin à faire mais il serait plus confortable et utile d’y passer sa journée de travail et même d’y avoir sa vie sociale,», commente Duncan Roberts, manager au Centre pour le Future du Travail du groupe IT Cognizant.
Autres considérations à prendre en compte selon certains experts, les mise à jours de systèmes ainsi que les changements d’architecture ou de modèles d’assistance constitueraient également un frein de taille à l’adoption.
Mais selon eux, davantage que des freins, ces questions constituent surtout des défis à régler et font que le home office dans le metaverse reste une niche plutôt qu’un projet lointain.
«Le metaverse n’est actuellement pas une priorité pour la plupart des employeurs, qui doivent déjà régler les questions de nouvelle organisation du travail avec le travail hybride, flexible ou à distance,», pointe un spécialiste.
Le travail en environnement immersif sera une tendance forte dans les années à venir selon Bill Gates, le patron de Microsoft qui investit actuellement dans de nouvelles solutions pour anticiper la demande.
Mark Zuckerberg semble donc courir un peu trop tôt dans son couloir de 100 mètres; le metaverse est la prochaine technologie du web certes, mais sa mise en œuvre prendra certainement beaucoup plus de temps que prévu, d’où la raison pour laquelle les concurrents ne se bousculeraient pas à la ligne de départ.
Ça n’empêche pas le patron visionnaire d’investir dans le futur du travail, dans un contexte où le travail hybride s’est imposé globalement comme une nouvelle option d’organisation de travail suite à la crise sanitaire.
«Je veux que nous soyons l’entreprise la plus en avance au monde en matière de télétravail», avait déclaré le patron de Meta en Mai 2020.
«En 2020, il est plus facile de déplacer des octets que des atomes, donc je préfère que nos employés se téléportent par vidéo ou réalité virtuelle plutôt qu’ils soient coincés dans les embouteillages à polluer l’environnement,», déclarait-il alors.
Les premières images de ce que sera le futur Home Office de Meta dans Horizon ont suscité des réactions mitigées parmi les followers de Mark Zuckerberg, et dans la presse spécialisée. Il faut dire qu’aux États-Unis, un certain nombre de patrons techs réputés fait régulièrement part publiquement de leur scepticisme quant au concept même de metaverse ainsi que son potentiel auprès du public.
Bien qu’apparemment peu motivés pour l’instant par la perspective d’y travailler, les consommateurs se ruent tout de même sur les modèles de casque de Réalité Virtuelle; en 2021, 11.2 millions de casques de Réalité Virtuelle et de Réalité Augmentée ont été vendus selon un rapport de l’institut IDC. Soit une augmentation de 92.1% par rapport à 2020.
Source : https://www.engadget.com/mark-zuckerberg-thinks-this-looks-like-a-home-office-quest-2-004801804.html
Source citation :
https://www.computerweekly.com/feature/Hybrid-working-in-the-Metaverse
Crédit photo : Facebook/Mark Zuckerberg